Le XXe siècle en Bolivie

Le XXe siècle fut parsemé d’événements sociopolitiques en Bolivie, entre coups d’Etat, démocratie et tensions sociales.

 

Le début de siècle et la période libérale

Lieutenant-colonel Germán Busch, héros de la guerre du Chaco - Musée d'Histoire Regionale, Santa Cruz

Lors de la guerre civile – aussi appelée guerre fédérale – de 1898, les libéraux vont prendre l’ascendant sur les conservateurs. La capitale va alors être implantée à La Paz. C’est à cette époque que débute l’ère de l’étain, qui se substitue à l’argent comme source de devises principale, produisant un changement énorme dans l’économie bolivienne.

Le pays doit ensuite endurer la guerre du Chaco (1932-1935), à la suite d’un contentieux avec le Paraguay à propos de prétendues sources de pétrole dans cette région. En perdant cette guerre sanglante (un quart des effectifs engagés périt), qui marque un tournant dans l’histoire économique du pays, la Bolivie doit céder une partie de son Chaco. La Grande Dépression et le conflit vont mettre fin à l’expansion et à la capitalisation de l’industrie minière tout en modifiant également le mode de pensée de la société bolivienne. D’une part, la question de la nationalisation des mines est désormais bien implantée dans la conscience politique des Blancs et des métis, tandis que les aspirations des Indiens sont désormais reconnues comme légitimes.

 

La révolution socialiste et la période d’instabilité

Lidia Gueiler Tejada 1979 a 1980

En 1952, Víctor Paz Estenssoro, l’un des fondateurs du Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR), lance une révolution et devient président de la Bolivie. Il entame alors de nombreuses réformes économiques et sociales, notamment la nationalisation des compagnies minières et la redistribution des terres, le suffrage universel (en particulier pour les Amérindiens) et le développement de l’éducation.

Nouveau coup dur pour la Bolivie : la dépréciation du cours mondial de l’étain, jugulée à l’inflation, entame sa bonne marche économique. Le coup d’Etat de novembre 1964 renverse le Président, une junte militaire prend le pouvoir, sous les ordres du général René Barrientos Ortuño. Ce dernier va alors mener une politique économique conservatrice et lutter contre les guérillas des régions montagneuses minières. L’armée bolivienne défait ces mouvements révolutionnaires en octobre 1967, événements au cours desquels elle capture et exécute Che Guevara.

Des mésententes au sein de l’armée et la pression populaire précipitent l’arrivée au pouvoir du général Juan José Torres en 1969. Les organisations populaires connaissent une avancée considérable lors de cette courte période, qui va voir se former l’Asemblea popular. En août 1971, Torres est démis par le colonel Hugo Banzer Suárez, qui prend le pouvoir avec l’appui du MNR. Ce gouvernement civilo-militaire se maintient jusqu’en 1978, réalisant une gestion autoritaire développementaliste en faveur de l’agro-industrie et des travaux d’infrastructure, et protégeant les prix forts du pétrole et des minéraux.

Entre 1978 et 1980, le pays connaît une alternance de coups d’Etat militaires successifs et d’élections présidentielles. Lors des élections de juin 1980, alors que c’est la première femme présidente de la Bolivie, Lidia Gueiler Tejada, qui est au pouvoir, l’Union démocratique populaire triomphe. Cette coalition de centre-droit et son candidat Hernán Siles Zuazo n’auront pas le temps d’exercer le pouvoir : un nouveau coup d’Etat, perpétré cette fois-ci par le général Luis García Meza Tejada, l’en empêche. Des milliers de citoyens sont alors assassinés et torturés, selon Amnesty International.

 

Le retour à la démocratie

Jaime Paz Zamora 1989 a 1993

Le narco-dictateur Luis García Meza Tejada, dont la junte militaire fut financée par la drogue, chute en 1982. Zuazo va alors assumer la présidence, initiant ainsi la période légale et constitutionnelle. Il met en place une politique populiste et nationaliste jusqu’aux élections de 1985, qui voient le retour de Víctor Paz Estenssoro, du MNR, mais il est confronté à une situation économique catastrophique.

Cependant, il redresse l’économie et réduit l’inflation, introduisant des mesures d’austérité et recourant à des investisseurs étrangers. Le gouvernement Estenssoro suit alors des réformes prônées par le FMI et la Banque mondiale, aboutissant au retrait quasi total de l’Etat de la sphère économique. Des milliers de mineurs sont licenciés en 1986 lorsque COMIBOL (la Compagnie minière bolivienne) est privatisée. C’est le point de départ d’une vague d’émigration de l’Altiplano jusqu’aux vallées tropicales des Andes. La politique néolibérale se poursuit tout au long des années 1990, notamment lors du mandat de Jaime Paz Zamora, malgré la multiplication des mouvements sociaux.

 

Le premier président aymara

Evo Morales, premier Président d'origine indienne de Bolivie

Les politiques des gouvernements des années 1990 dépendent énormément des directives des institutions internationales telles que le FMI et la Banque mondiale. La corruption s’immisce alors de plus en plus dans la société, affaiblissant le système politique, et le XXIe siècle débute par une profonde crise économique et une situation politique instable. La Bolivie doit faire face à des événements tels que la guerre de l’eau ou la guerre du gaz de 2003 qui voit Gonzalo Sánchez de Lozada quitter prématurément la présidence. Le 18 décembre 2005, le syndicaliste et cocalero Evo Morales est élu président. Aymara, c’est le premier président bolivien d’origine indienne et l’un des premiers du continent à se revendiquer comme tel.

Evo Morales 2006 2019

En mai 2008, sur l’initiative de quatre départements de l’Est, des référendums ont lieu portant sur leur autonomie, à la suite desquels ils se déclarent indépendants du gouvernement central. Evo Morales estimera ces référendums illégaux, en raison d’un taux de participation trop faible.
En février 2009, à l’issue d’un nouveau référendum, est adoptée une nouvelle Constitution après de violents affrontements entre ses adversaires et ses partisans. Les Boliviens d’ascendance autochtone s’y voient confirmer davantage de droits économiques et politiques.

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